lundi 5 octobre 2009

Retour sur l'Iran

Je viens de terminer mon périple en Iran, qui a commencé à Tabriz. Je me suis ensuite rendu à Téhéran, Ispahan, Shiraz, Kermân, Yazd et Kâchân. Aujourd'hui, je suis à Téhéran, je dois récupérer mon visa indien après presque trois semaines d’attente et beaucoup de pression auprès de l’ambassadeur, qui a contacté le Haut commissaire à Ottawa pour m’obtenir une autorisation de passer la frontière Pakistan - Inde. Il ne reste plus de train, je prends donc un bus de nuit pour Meched, de là j’irai à Achgabat au Turkménistan par taxi collectif, ça risque d’être intéressant.



Ispahan et Shiraz sont des villes mythiques, elles ont été fondées par les Perces, un peuple qui a fait son apparition en Iran vers le 7e siècle av. J.-C. Ispahan est remplie de mosquées plus impressionnantes les unes que les autres. La ville fait d’ailleurs partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. À Shiraz, ce qui est le plus fascinant ce sont les ruines et les tombeaux qui entourent la ville. Persépolis, un des chefs-d'œuvre du peuple perse, était un immense complexe qui servait aux fonctionnaires de l’empire. Le site a été construit 500 ans av. J.-C.



Le plus spectaculaire, ce sont les tombes creusées dans les falaises.
Il fallait le faire, surtout avec les outils qu’ils avaient à l’époque!






Ensuite, direction le désert de Kaluts, accompagné de mes deux acolytes Tchèques : Linda et Ales, ainsi que de Stéphane, un français que j’ai rencontré à Téhéran. Nous avons eu recours aux services d’un guide qui nous a fait faire le tour du désert en vieille land rover, plus de 25 ans le véhicule! Le désert est rempli d’immenses colonnes de sable, des gens pensent que c’est peut-être à cause d’un météorite.





Nous avons dormi dans le désert ce soir-là. Jamais je n’ai vu autant d’étoiles. Il n’y avait pas de pollution visuelle dans le ciel.



Donc après un plat typique, une chicha et un thé, c’était le temps de dormir sur le sable qui était un peu trop dur pour moi, ha, ha!

Pas beaucoup dormi pendant la nuit.



En plein jour, les températures atteignent parfois 65 ° Celsius.
Nous avons eu droit à 45 °, c’est chaud en TITI!




On dit que Yazd est la plus vieille ville habitée au monde.

Il est très intéressant de se perdre dans ses rues et tunnels qui cachent un trésor à chaque détour. La ville est entièrement construite d’un mélange de boue et de foin. Parfois on a l’impression que les boutiques ont été abandonnées depuis des années, je soupçonne qu’à la mort du propriétaire, personne n’a voulu s’en occuper, ça donne une atmosphère étrange.
Par contre, c’est un endroit très conservateur, la chicha est interdite et toutes les femmes sont voilées de noir de la tête aux pieds. Il y en a même qui portent des masques noir et or, elles ressemblent à des fantômes.





C’est tellement conservateur, que nous avons passé la journée avec la police secrète! Je m’explique. Tout a commencé quand encore une fois, moi et mes 3 amis avons décidé de nous rendre à Yazd en train. Quinze minutes avant l’arrivée, une jeune fille vient discuter avec nous, ce qui est déjà bizarre. Elle avait six heures pour le faire et nous l’avions croisé plusieurs fois. Elle explique qu’elle aimerait discuter plus le lendemain, alors les Tchèques lui ont donné leur billet de train avec l’adresse de l’hôtel où nous nous rendions. Le lendemain, trois hommes viennent rendre visite à Ales, ils ont parlé politique et religion. Ils prétendaient ne pas aimer le système. Un jour plus tard, nous partons tous les quatre faire une petite promenade avec eux, ils disent que les filles vont être là ce qui s’avéra être un mensonge. Deux disaient être les amis des filles et qu’elles ne pourront pas venir, l’autre gars, notre chauffeur de taxi, prétendait ne pas parler anglais. On s’est vite rendu compte de la supercherie quand je lui ai posé des questions et qu’il a finalement répondu dans un très bon anglais. Nous nous sommes rendus dans un petit village à dix kilomètres, ils étaient très sympathiques jusqu’à ce que le chauffeur de taxi commence à nous filmer avec son cellulaire et les autres à poser des questions aux Tchèques, du genre : aimez-vous le voile, buvez-vous de l’alcool. Oui, le vin rouge répondent-ils, l’homme dit qu’il en a à la maison et les invite pour le souper. C’était très étrange, surtout avec l’autre qui filmait tout depuis trente minutes. Les Tchèques n’ont pas accepté et nous sommes partis. C’était évident que ces gens faisaient partie de la police ou tout autre organisme, c’est une pratique courante ici. On dit qu’il y a plus de 10 000 000 agents de la révolution. Mais bon, nous n’avons pas répondu à leurs questions et nous sommes partis rapidement.


Pour la nourriture, l’Iran c’est surtout des kebabs, ce n n’est pas dans leurs coutumes d’aller au restaurant. Alors, quand j’en trouve, le menu est souvent le même : kebabs à la viande d’agneau, de chameau ou de poulet, avec salade et pain plat.
En passant, le chameau ça goûte le bœuf, c’est très rependu ici. On trouve beaucoup de fruits et de légumes, en général les mêmes qu’en Amérique du Nord dans les super marchés, par contre les bananes sont très chères, elles ne viennent pas d’ici. J’ai beaucoup mangé de pomme grenade et des dattes fraîches, j’en ai même cueilli, super bon!


Pour ce qui est de l’approvisionnement de l’eau, je n’en ai aucune idée, ils en gaspillent tellement et, pourtant, je n’ai vu aucun lac. La seule chose que je sais, c’est que dans les villages du désert, ils la font venir des montagnes grâce à des petits canaux. La température est aux alentours de 30° le jour et la nuit peut être 10° ou 15°, parfois il fait assez froid.

Dernière étape, Kâchân, une ville tranquille où j’ai pris un taxi pour me rendre dans des petits villages à 60 km de là. En route, je demande au chauffeur pourquoi il y a autant de militaires dans cette région :
« Est-ce que c’est une base? »
« No, no plutonium! It is nuclear program but not bomb, for electricity!”
C’est ce que tout le monde répond ici. Il y avait littéralement des centaines de fusils d’artillerie lourde prêts à une éventuelle attaque d’avions. Ce sont d’immenses armes à deux canons qui mesurent au moins trois mètres de long. Sur des kilomètres, des tanks et artilleries lourdes, il paraît que la base est souterraine, je n’ai pas pu en voir plus, d’immenses murs de sables entouraient les édifices.

Bon fini l’Iran, bonjour le Turkménistan, là où on dit que les hôtels et les restaurants sont remplis de micros. Et là où le pétrole ne coûte que 0,05 $ le litre, où le gaz est gratuit, mais pas les allumettes, donc on n’éteint pas le four!

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