Le Projet

Se rendre en Asie centrale n’est pas une mince affaire. Entre autres parce qu’il n’y a aucun vol direct en partance de Montréal pour les pays qui ont ‘istan’ comme terminaison. Mais surtout parce que cette contrée est encastrée entre plusieurs déserts, les plus hautes montagnes du monde et la mer Caspienne. Ce qui fait de l’Asie centrale un des endroits les moins visités du monde. Néanmoins, si les défis ne vous font pas suer, plusieurs alternatives s’offrent à vous. Toutes plus compliquées les unes que les autres, mais elles en valent grandement la chandelle. Elles vous mèneront à des sentiers de randonné dans des paysages à couper le souffle, que peu de voyageurs ont foulé. Pour s’y rendre, une des options est de prendre un vol d’Istanbul pour l’Ouzbékistan.Il est aussi possible d’y accéder par voie terrestre de Moscou, de la Chine où comme je compte le faire, de l’Iran.

Plusieurs raisons, m'ont poussés dans le choix de ce parcours. Premièrement, parce qu’un billet d’avion pour la Turquie coûte moitiée moins cher qu'un billet pour la Chine ou la Russie et surtout pour des raisons de logistique. Le trajet s’est donc dessiné par lui-même, je pars d’Istanbul, capitale de la Turquie, pour me rendre à New Delhi. Pourquoi New Delhi? Une fois que l’Ouzbékistan et le kyrgyzstan m’auront délivré leurs secrets, je dois choisir une nouvelle destination afin de reprendre l’oiseau de fer, pour les Amériques. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas un grand amateur de vols intérieurs. J’opte plutôt pour les routes terrestre. Il y avait plus ou moins 3 possibilités qui s’offraient à moi. Rejoindre Moscou par le Kazakhstan, Beijing en train ou New Delhi en traversant l’Himalaya!

L’Himalaya, l’Himalaya s’exclame mon petit démon intérieur. Oui, tu as raison le Karakorum Highway est une des plus belles routes à parcourir dans ces régions. Mais, on parle ici du Pakistan, n’est-ce pas un peu dangereux se demande le petit ange intérieure. Peut être répond le démon, mais les dangers sont contrôlables tu sais quoi faire si tu ne veux pas te faire sauter la margoulette, il va falloir être discret, éviter les rassemblements et se tenir au courant des nouvelles fraiches.


Voila, un petit projet qui demande énormément de préparation, de confiance en soi et de détermination. Comme le dit le lonely planet, vous ne rencontrerez guères de voyageurs sur la route, ni de cybercafé servant croissant et café au coin des rues. Parfait! C’est ce qui me motive le plus, mais les embûches sont nombreuses, certains pays comme le Turkménistan (la Corée du nord de l’Asie centrale) ne délivrent pas de visa de tourisme à moins de s’y rendre à l'aide d'un organisation locale.

La solution!

Le visa de transit qui vous donne accès au pays pendant 5 jours.

Mais attendez, est-ce que je peux obtenir ce visa à la frontière? Bien sûr que non! Et en plus, il faut prouver la sortie du pays avec un billet d’avion ou un visa d’un des pays voisins. Génial, je me procure le visa Ouzbékistanais et je pourrais avoir celui-ci facilement après. Oui, en théorie, mais, obtenir un visa ouzbek n’est pas une mince affaire non plus, il faut contacter une agence locale qui pourra m’envoyer une lettre d’invitation au cout de 35 dollars US. Ce documentg me permettra ensuite de demander le visa à l’ambassade de New York, pour la maudique somme de 100 $ US.

Il faut aussi comprendre que pour un Canadien il est très difficile d’obtenir un visa iranien. Encore une fois j’ai dû passer à travers une agence de voyages dans le pays pour avoir une lettre d’invitation trois mois à l’avance. Je vous jure qu’expliquer un transfert dans des banques en Lettonie et en Iran au commis de la Banque Nationale n’est pas ce qu’il y a de plus facile, ils ont dû me prendre pour un mercenaire.

Tout ça et je ne suis pas encore parti, on ne parle même pas encore de la logistique sur place! Y mélanger un soupçon de lectures. Cuire à puissance maximale jusqu'à ce que ça bouillonne fortement, servir avec beaucoup d’imprévu.